Arrivée aux Iles Vierges Britanniques (BVI – biviaille pour les intimes). 28 Mars 2017

Rien à vous dire sur le voyage, tout au moteur avec moins de 7Nds de vent et pas de mer. Tranquille à l’exception du fait qu’il a fallu le faire de nuit. En effet, il n’est pas recommandé d’arriver de nuit, et la route étant estimée à 15h, le plus pratique est de partir le soir comme çà on arrive au petit matin. Fatigués mais avec un bateau en bon état. Donc nous sommes arrivés à 8h30, mouillage sur bouée pour respecter l’environnement et ne pas abimer le corail.
Julie était fatiguée et donc je suis allé faire seul les formalités. Il va falloir que je fasse un palmarès des endroits pour pouvoir mettre celui-ci en dernier. Je prends l’annexe et me rends au port. Première surprise c’est 2$ par personne pour descendre à terre. Comme je n’ai pas de $ je vais en chercher à la banque. Personnel charmant, accueillant, je repars avec mes 200$ en poche. Je vais payer et on m’indique le bureau du Customs à 10mn à pied. J’y arrive, un type derrière son guichet me demande dans un anglais incompréhensible ce que je veux, j’explique que j’arrive en bateau.
« How many people ? »
« Two »
Il me tend deux formulaires de douanes ou je sais pas quoi et un autre formulaire.
« Please don’t fill them in front of me. Go there. » Me dit le type pas agréable en me montrant une étagère derrière où je peux remplir mes formulaires car j’ai eu la bonne idée d’amener mon stylo. Ce que je fais derechef et me représente devant lui.
« On the left » me fait-il en désignant sa collègue à la mine pas plus avenante. Je suis censé comprendre qu’il y a deux procédures distinctes et donc deux employés désagréables payés à rien foutre.
Je me présente à la collègue, lui tend le formulaire qui va bien.
« Is it your boat ? » J’ai écrit comme sur les papiers français officiel qu’elle ne me demandera pas que le propriétaire est CGI, le bateau étant en leasing. Mais aux BVI si tu navigues sur un bateau de charter tu dois payer des taxes en plus.
« She belongs to a company »
“Are you working for that company?”
“No, it’s a credit company. Technically she is my boat, but in France she is considered as the leasing company until I have paid the credit”
“Hum…” dit-elle d’un air soupçonneux. « What was your last port of call ? » ajoute-t-elle.
“Saint Martin” dis-je puisque c’est ce que j’ai écrit sur le papier.
« Can I see your clearance ? »
« Well, I don’t have it. »
« You ust have one. They deliver it in Sint Marteen »
“For sure. But I was in Saint Martin, the French part, and as I’m French and my boat too, I didn’t make the clearance. I can show you the clearance from Guadeloupe”
“Re Hum….” Un coup de tampon, une signature et elle me rend les papiers. Donc ça devait être le bureau de clearance.
Maintenant c’est à l’autre con d’à côté. Je lui présente mes documents.
« Name of the boat » me dit-il en me tendant mes papiers que j’avais rempli soigneusement.
« Excuse me ? »
« Name of the boat »
« Yes I understand, but where should I write it ? »
“There, and don’t stay here. Go back there to fill it”
“Okay”. Je m’exécute pensant qu’il doit avoir honte de rien branler toute la journée et préfère le faire caché derrière son comptoir. Au moins les douaniers au cap vert regardaient tranquillement leur film en nous faisant patienter.
« Fill the Departure Record » Et rebelote je rejoins le comptoir des scribes.
Je lui présente mes documents. Tout est bien, j’ai tout bon. Pas d’arme, pas de drogue, pas d’importation de produits phytosanitaires…
« It’s twenty five cents » Je lui tend 1$ c’est le plus petit que j’ai. Mais comme il n’a pas de monnaie il garde tout.
« Now you have to go the cashier »
« Hello cashier goooood morning » et je lui tends la liasse de papier.
« You smell, can you step back » me dit-il. Je le regarde ahuri, alors il répète.
« You smell, step back » Je recule avec un peu de pitié dans le regard en m’imaginant ce pauvre garçon à 8h du matin dans le métro parisien, et aussi un peu de haine pour ce malpoli (mais je le garde bien caché derrière mon sourire. On ne fait pas l’andouille avec les crétins.
« It’s 30 $ » et là je ne smell plus, car il faut bien que j’approche pour lui filer la thune.
Il me rend mes documents.
« The pink one is for immigration »
Nouveau regard perdu de ma part. Il m’indique sa droite. Ayant déjà fait les deux guichets de droite, je les longe, et le premier patibulaire me fait comprendre qu’il y en a encore un plus loin. Où je trouve une dame à qui je donne le joli papier rose.
Ouf c’est fini ! Ah non, car j’ai lu que pour pouvoir mouiller dans les parcs naturels (c’est-à-dire les endroits jolis des BVI) il faut payer un permis, et qu’on peut le faire au custom. Je demande donc. On me répond que pour un voilier de particulier ce n’est pas la peine.
Donc là là, c’est fini. Je peux sortir sur le parking et crier SALES CONS ! SALES GROS CONS MALPOLIS !
Dans le doute, Julie est retournée les voir dans l’après-midi. Eh bien oui, il en faut bien un mais il ne le vende que le matin, et encore, le type « in charge » ne vient pas à l’heure et pas toujours.
Et puis en fait, c’est pas fini… Parce que pour faire écolo, nous n’avons pas utilisé notre ancre. Et bien le soir petite visite: c’est 30$ la nuit. Alors le gouvernement des BVI édite un guide pour les marins, où il nous encourage à protéger la flore et la faune, à utiliser les bouées pata coufin… à 30$ la nuit mon cul ! D’autant que nous sommes allés faire un peu de snorkelling autour du bateau et c’est du sable là où on est. Et que par ailleurs pour l’accès au port, ils ont détruit les deux tiers d’un récif coralliens. Donc demain ce sera à l’ancre. Et puis çà a intérêt à être beau.
Bon, les gens que j’ai croisé dans les commerces étaient très sympa.

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